Le supérieur général de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, Mgr Bernard Fellay, l’a dit dans son sermon du 8 décembre : Les propositions romaines sont à chaque fois plus intéressantes, mais il subsiste toujours dans les formulations un alinéa au goût amer qui commande de concéder avant toute chose que le Concile Vatican II est conforme à la Tradition de l’Église.

A la suite des propos de l’excellence suisse, la pression monte, les esprits s’échauffent. Alors que les sirènes habituelles agitent une nouvelle fois le chiffon rouge du schisme définitif, tandis que le vaticaniste Tornielli se livre à son tour aux sentiments, en imaginant ce que Mgr Lefebvre aurait fait en pareille circonstance (selon lui, il aurait déjà dit oui), l’exigence romaine semble recevoir, au cœur même de la ville éternelle, un sérieux coup. Depuis vingt-cinq ans, le Saint-Siège ne veut pas céder sur ces fameux textes conciliaires et, à l’heure même où le supérieur général de la Fraternité Saint-Pie X rend sa copie au Vatican, l’un des meilleurs élèves, parmi les plus fidèles et les plus experts, se lève pour dire que l’exigence du maître ne tient pas.

Mgr Gherardini est le doyen des théologiens de l’Université du Latran, l’une des plus vénérables institutions romaines. Pendant un demi-siècle, il a formé des centaines d’évêques et de prêtres en tentant de leur présenter Vatican II dans la continuité de l’enseignement de l’Église. Au terme d’une longue et sérieuse carrière, il fait ce terrible aveu : l’inlassable tentative ne tient pas. Parlant du Concile, il qualifie de « problématique » sa continuité avec la Tradition : « non qu’il ne l’ait pas affirmée ; mais parce que, surtout dans les points clés où il était nécessaire qu’une telle continuité fût évidente, cette assertion est restée sans démonstration. » En d’autres termes, le théologien indique que toutes les démonstrations tentant de faire de Vatican II la suite de l’enseignement de l’Eglise ne sont à ses yeux que des arguties fort peu convaincantes.

A l’heure où l’un des théologiens les plus distingués émet de sérieux doutes sur le bien fondé de décrets conciliaires, au moment où il réclame un « examen critique » de ces textes, comment le Saint Siège peut-il demander que leur reconnaissance préalable soit une condition sine qua non à une régularisation de la Fraternité ? Comment peut-on jouer sur les espérances de milliers de fidèles à travers le monde en leur faisant croire que la balle est dans le camp d’Écône ? La congrégation compétente a tout pouvoir pour reconnaître, à l’issue de discussions doctrinales poussées, la parfaite catholicité de la Fraternité et lui conférer la régularité que mérite toute œuvre déployant avec foi son zèle pour les âmes. Pendant que la sainte liturgie ou encore les vérités les plus élémentaires (résurrection du Christ, présence réelle, unicité du salut en Jésus Christ) sont méprisées par bon nombre d’évêques européens qui n’ont aucune condition à signer pour être nommés et maintenus, une telle reconnaissance s’avèrerait-elle être une gageure?

Si affirmer que des textes du Concile sont déconnectés de la Tradition mérite à la Fraternité d’être réputée hors de l’Église, faut-il penser que Mgr Gherardini encourt l’excommunication pour avoir osé affirmer publiquement ce que d’autres n’auront jamais l’audace de dire ?

 

Source : rorate caeli, via Tradinews

Intégristes ou traditionalistes?

Des nostalgiques de la messe en latin ?

L’objet de cet article n’est pas de défendre les thèses traditionalistes, mais d’exposer clairement ce que c’est. N’attendez donc pas un argumentaire expliquant en quoi tel ou tel camp a raison. J’expose le point de vue des concernés, c’est tout. Pour les justifications, je vous invite à contacter directement les Prêtres concernés. Je peux, à la rigueur, vous conseiller certains livres.

Être « tradi » ne se limite pas seulement à être fan de la messe en latin, ce terme regroupe des catholiques mécontents pour des raisons très élaborées.

La Messe en latin

Parlons dans un premier temps de cette fameuse Messe en latin, sujet de bien des fantasmes. Selon le concile Vatican II la langue de la Messe est le latin. La langue vernaculaire (du pays) ne devant être utilisée qu’exceptionnellement. Ainsi, en théorie, la nouvelle Messe de 1969 (Novum Ordo Missae ou encore « Messe Paul VI ») devrait être dite en latin.

L’objet de la discorde n’est pas le latin en lui-même, mais le rite proprement dit.

Les tradis défendent la « Messe de toujours » (Messe Tridentine ou encore « Messe St Pie V »), codifiée par Saint Pie V, à la suite du concile de Trente (1563), contre la nouvelle Messe, créée en 1969 par Paul VI, à la suite du Concile Vatican II (1962).

Dans la Messe Tridentine la liturgie est en effet en latin, mais les lectures et le sermon sont en français (contrairement à cette idée répandue du tout en latin et uniquement en latin !).

Intégristes ?

Le terme d’intégriste, terme journalistique, a été inventé pour stigmatiser un groupe « antimoderniste » qui prône « un catholicisme de toujours ». Ce terme a toujours été refusé par ceux que les médias, et donc les gens, désignent ainsi. Ils se disent tout simplement Catholiques, ou, s’il faut vraiment utiliser une épithète, traditionalistes.

Il y a plusieurs traditionalismes

Les traditionalistes sont nés autour des années 1970, par lassitude devant les célébrations biscornues qui se sont généralisées, suite à la promulgation du nouveau Missel et au droit de « personnalisation » de la liturgie qui a été détourné.

La plupart se sont engagés dans un mouvement s’opposant à certains points de doctrines du Concile Vatican II, comme la liberté religieuse, l’œcuménisme ou la collégialité des évêques.

Tradis culturels et tradis politiques

Certains regrettaient simplement le chant grégorien et se groupèrent dans l’association Una Voce. Mais d’autres avaient des convictions politiques et/ou religieuses, que choquaient les « curés communistes » et autres prêtres ouvriers. Le courant s’est étendu avec le temps suite à l’action de Mgr Lefebvre.

Des laïcs organisent des « messes sauvages »

Parmi les plus durs, certains vont jusqu’à contester la validité de la « nouvelle messe ». D’autres expriment simplement des doutes et préfèrent se raccrocher à une valeur sûre. Quant aux sédévacantistes (de « sede vacante » : trône vacant), ils affirment que les papes récents ne sont que des imposteurs et qu’il n’y a plus de pape actuellement (car « un Pape ne peut pas enseigner d’hérésie », Léon XIII).

Ces catholiques mécontents de tous bords se sont groupés à partir de 1970 en associations de laïcs qui organisaient un culte catholique souvent hors des églises paroissiales (maisons privées, salles publiques, chapelles ou églises désaffectées, granges…), l’accès leur étant interdit, les Evêques préférant fermer une église que de la confier aux traditionalistes. On parlait alors de « messes sauvages ». Ces associations ont très vite soutenu Monseigneur Lefebvre et sa Fraternité Sacerdotale Saint Pie X (Patronage du Saint Pape ayant annoncé et condamné les erreurs du modernisme), la seule personne capable de remédier, avec l’envoi de ses jeunes prêtres, au vieillissement du clergé traditionaliste « rebelle ».

On distingue trois grandes tendances traditionalistes

  • La FSSPX, dont le combat ne se limite pas à la simple défense de la Messe Tridentine, mais aux questions doctrinales.
  • Les communautés qui se réclament du motu proprio « Ecclesia Dei« .
    • Celles qui se sont « ralliées » à Rome à partir de 1988 à cause de l’excommunication. Excommunication survenue lorsque Mgr Lefebvre a sacré quatre évêques contre le gré du Pape. Il s’agit de la Fraternité Saint-Pierre et de quelques monastères amis comme Sainte-Madeleine du Barroux.
    • L’Institut du Bon Pasteur (qui réunit, sous la direction de l’abbé Philippe Laguérie, ceux qui se sont séparés de la FSSPX pour des questions de gouvernance en 2006).
    • L’Institut du Christ-Roi Souverain Prêtre (1990), qui n’a jamais été uni à la FSSPX, et une multitude d’autres communautés.
  • Les prêtres se réclamant du motu proprio « Summorum Pontificum » (2007) libéralisant la célébration de la Messe Tridentine en rappelant, notamment, que celle-ci n’a jamais été interdite et qu’elle ne doit pas l’être. Ce ne sont pas des traditionalistes à proprement parler, car ils approuvent sans réserve (officiellement en tout cas) les points doctrinaux conflictuels.

Un mot sur le sacre des 4 Evêques par monseigneur Lefebvre

On lit souvent que la FSSPX est schismatique, ce qui est incorrect. Un schisme consiste à se séparer de Rome et à fonder une nouvelle Eglise (cf. l’Orthodoxie).

Monseigneur Lefebvre et la FSSPX se sont toujours affirmés comme fidèle au Trône de Saint Pierre et à l’Église Catholique. Il n’a jamais été dans son intention de créer une église parallèle ou de ne pas reconnaître le Pape comme successeur légitime de Saint Pierre. (« Certains m’accusent de m’ériger en Pape. C’est faux, absolument faux. Je ne suis qu’un Evêque, un Evêque de l’Eglise Catholique qui continue à transmettre, à transmettre la Doctrine » Mgr. Lefebvre). C’est pourquoi les sédévacantistes sont exclus de la FSSPX.

Le terme de schisme est utilisé par les ignorants et les opposants de la FSSPX, à des fins malicieuses.

Si monseigneur Lefebvre a sacré les quatre Evêques c’est parce que Rome (Rome ne se limite pas au Pape, il faut compter tous les Prélats, dont les modernistes qui ont une grande influence) voulait que la Tradition meure avec lui (Seul un Evêque peut ordonner des Prêtres).

C’est donc ad majorem Dei gloriam et pour le Salut des âmes, pour la survie de l’authentique Doctrine de l’Eglise qu’il a agi ainsi. La fin première de l’Eglise étant le Salut des âmes, cette nécessité est supérieure au Droit Canon s’il advenait que certains articles, dans certaines circonstances, empêchaient d’atteindre cette fin première.

La FSSPX estime que la nouvelle Messe et que certains points du nouveau Catéchisme comportent un risque non négligeable de protestantisation des fidèles et donc un risque notable pour le Salut de leur âme.

Les néo-tradis

Aujourd’hui être « tradi » étant bien vu dans certains milieux (chez les jeunes en tout cas), le terme est revendiqué par des jeunes catholiques ne suivant pas la Messe Tridentine, mais qui restent attachés aux valeurs catholiques traditionnelles (virginité avant le mariage, lutte contre l’avortement, refus des moyens de contraception, fidélité, etc.), pour se distinguer des néo-catholiques modernistes, à forte tendance protestante.

Au regard de ce que nous avons vu jusqu’à présent, il convient de noter que cette revendication est « abusive » et que le terme de « conservateurs » serait plus approprié. Même s’il est regrettable de devoir utiliser un adjectif pour distinguer les Catholiques fidèles aux Commandements de Dieu et de son Eglise des néo-catholiques…

Pour ceux qui ne l’auraient pas encore compris, ou ceux qui sont toujours à la pêche de nouvelles preuves, j’ajoute un nouveau document indiquant clairement l’incompatibilité en l’appartenance à la Vraie Foi et la franc-maçonnerie

Bulle Pontificale  émise  par  Clément  XII  contre la Franc-maçonnerie (1738)

In eminenti apostolatus specula est une bulle pontificale émise le 28 avril 1738 par Clément XII (1730-1740)  contre  la  Franc-maçonnerie.  Quoique  prononcée  comme  définitive  (« constitution valable à perpétuité »), cette condamnation ne fut que la première d’une longue série, puisque pendant plus de deux siècles, pratiquement tous les successeurs de Clément XII l’ont reformulée. Le ton de cette bulle est véhément et empressé, comme si le pape savait que son action arrivait déjà trop tard pour arrêter la marche triomphante des « Lumières » qui allait culminer dans la Révolution française.

« CLÉMENT, ÉVÊQUE, SERVITEUR DES SERVITEURS DE DIEU,

À tous les fidèles de Jésus-Christ, salut et Bénédiction Apostolique.

Élevé par la divine Providence au plus haut degré de l’apostolat, tout indigne que Nous en sommes, selon le devoir de la surveillance pastorale qui Nous est confiée, Nous avons, constamment secouru par la grâce divine, porté notre attention avec tout le zèle de notre sollicitude, sur ce qui, en fermant l’entrée  aux  erreurs  et  aux  vices,  peut  servir  à  conserver  avant  tout  l’intégrité  de  la  religion orthodoxe, et à bannir du monde catholique, dans ces temps si difficiles, les risques de troubles.

Nous avons appris, par la rumeur publique, qu’il se répand à l’étranger, faisant chaque jour de nouveaux progrès, certaines sociétés, assemblées, réunions, agrégations ou conventicules, appelés communément du nom de Francs-Maçons ou d’autres noms selon la variété des langues, dans lesquels des hommes de toute religion et de toute secte, affectant une apparence d’honnêteté naturelle, se lient entre eux par un pacte aussi étroit qu’impénétrable, d’après des lois et des statuts qu’ils se sont faits, et s’engagent par serment prêté sur la Bible, et sous les peines les plus graves, à couvrir d’un silence inviolable tout ce qu’ils font dans l’obscurité du secret.

Mais comme telle est la nature du crime qu’il se trahit lui-même en poussant des cris qui le font découvrir et le dénoncent, les sociétés ou conventicules susdits ont fait naître de si forts soupçons dans l’esprit des fidèles, que s’enrôler dans ces sociétés c’est, auprès des personnes de probité et de prudence, s’entacher de la marque de perversion et de méchanceté; car s’ils ne faisaient point de mal, ils ne haïraient pas ainsi la lumière; et ce soupçon s’est tellement accru que, dans plusieurs États, ces dites sociétés ont été, depuis longtemps déjà, proscrites et bannies comme contraires à la sûreté des royaumes.

C’est pourquoi, Nous, réfléchissant sur les grands maux qui résultent ordinairement de ces sortes de sociétés ou conventicules, non seulement pour la tranquillité des États temporels, mais encore pour le salut des âmes, et voyant que par là elles ne peuvent nullement s’accorder avec les lois civiles et canoniques; et comme les oracles divins Nous font un devoir de veiller nuit et jour en fidèle et prudent serviteur de la famille du Seigneur pour que ce genre d’hommes, tels des voleurs, ne percent la maison, et tels des renards, ne travaillent à démolir la vigne, ne pervertissent le cœur des simples et ne le transpercent dans le secret de leurs dards envenimés; pour fermer la voie très large qui de là pourrait s’ouvrir aux iniquités qui se commettraient impunément, et pour d’autres causes justes et raisonnables de Nous connues, de l’avis de plusieurs de nos vénérables frères Cardinaux de la Sainte Église Romaine, et de Notre propre mouvement, de science certaine, après mûre délibération et de Notre plein pouvoir apostolique,

Nous  avons  conclu  et  décrété de condamner et  d’interdire  ces  dites  sociétés,  assemblées, réunions, agrégations ou conventicules appelés du nom de Francs-Maçons, ou connus sous toute autre dénomination, comme Nous les condamnons et les défendons par Notre présente constitution, valable à perpétuité.

C’est pourquoi Nous défendons sévèrement et en vertu de la sainte obéissance, à tous et à chacun des fidèles de Jésus-Christ, de quelque état, grade, condition, rang, dignité et prééminence qu’ils soient, laïcs ou clercs, séculiers ou réguliers méritant même une mention particulière, d’oser ou de présumer, sous quelque prétexte, sous quelque couleur que ce soit, d’entrer dans les dites sociétés de Francs-Maçons ou autrement appelées, ni de les propager, les entretenir, les recevoir chez soi; ni de leur donner asile ou protection, y être inscrits, affiliés, y assister ni leur donner le pouvoir ou les moyens de s’assembler, leur fournir quelque chose, leur donner conseil, secours ou faveur ouvertement ou secrètement, directement ou indirectement, par soi ou par d’autres, de quelque manière que ce soit, comme aussi d’exhorter les autres, les provoquer, les engager à se faire inscrire à ces sortes de sociétés, à s’en faire membres, à y assister, à les aider et entretenir de quelque manière que ce soit, ou les conseiller: et Nous leur ordonnons absolument de se tenir strictement à l’écart de ces sociétés, assemblées, réunions, agrégations ou conventicules, et cela sous peine d’excommunication à encourir par tous les contrevenants désignés ci-dessus, ipso facto et sans autre déclaration, excommunication de laquelle nul ne peut recevoir le bienfait de l’absolution par nul autre que Nous, ou le Pontife Romain qui nous succèdera, si ce n’est à l’article de la mort.

Nous voulons de plus et mandons que les Évêques comme les Prélats supérieurs et autres Ordinaires des lieux, que tous les Inquisiteurs de l’hérésie fassent information et procèdent contre les transgresseurs, de quelque état, grade, condition, rang, dignité ou prééminence qu’ils soient, les répriment et les punissent des peines méritées, comme fortement suspects d’hérésie; car Nous leur donnons, et à chacun d’eux, la libre faculté d’instruire et de procéder contre lesdits transgresseurs, de les réprimer et punir des peines qu’ils méritent, en invoquant même à cet effet, s’il le faut, le secours du bras séculier.

Nous voulons aussi qu’on ajoute aux copies des présentes, même imprimées, signées de la main d’un notaire public, et scellées du sceau d’une personne constituée en dignité ecclésiastique, la même foi que l’on ajouterait aux présentes, si elles étaient représentées ou montrées en original. Qu’il ne soit permis à aucun homme d’enfreindre ou de contrarier, par une entreprise téméraire, cette Bulle de notre déclaration, condamnation, mandement, prohibition et interdiction. Si quelqu’un ose y attenter, qu’il sache qu’il encourra l’indignation du Dieu Tout-Puissant, et des bienheureux apôtres S.Pierre et S.Paul.

Donné    à   Rome,    près    Sainte-Marie   Majeure,   l’an   de   l’Incarnation   de   Notre    Seigneur MDCCXXXVIII, le IV des Calendes de Mai (28 avril), la VIIIe année de Notre Pontificat. »

La franc-maçonnerie a notamment été dénoncée par les papes :

* Clément XII, encyclique In Eminenti, 1738 (« constitution valable à perpétuité »),

* Benoît XIV, encyclique Providas,

* Pie VII, Ecclesiam a Jesu Christo, 1821

* Léon XII, Lettre apostolique Quo graviora, 1826

* Pie VIII, Traditi,

* Pie IX, Qui pluribus

* Léon XIII, Humanum genus, 1884

Cela pourrait être la réponse du Saint-Père au Prêtre hérétique diffusant ses idées avec la bénédiction de l’Archevêque de Poitiers.

Le Pape a reçu ce matin un groupe d’évêques brésiliens en visite ad Limina, centrant son discours sur l’Eucharistie :

« Vous comprendrez la préoccupation du Successeur de Pierre face à tout ce qui peut offusquer le sommet de la foi catholique, le fait que le Christ vive réellement et continuellement dans l’hostie et dans le vin consacrés… Sous-estimer le culte du Saint Sacrement est signe et cause de l’affaiblissement du sens du mystère, tout comme lorsque Jésus n’est pas au centre de la messe, lorsque la communauté s’occupe de beaucoup de choses au lieu d’être tournée vers le seul Seigneur ».

Puis le Saint-Père a dit que si, dans la liturgie, la figure du Christ n’est pas prépondérante, celle-ci n’est pas chrétienne. Au nom de l’inculturation on s’éloigne souvent de cette priorité, « tendant au syncrétisme, à introduire dans la messe des rites tirés d’autres religions ou particularismes culturels« . Ensuite, il a rappelé que

« derrière bien des prétextes, il y a une mentalité incapable d’accepter la réalité d’une intervention divine en ce monde en aide à l’hommeCroire en l’action rédemptrice de Dieu pour anéantir l’aliénation du péché est considéré par certains comme une vision déiste et intégriste, accusation qu’ils appliquent aussi au signe sacramental du sacrifice eucharistique. Ils estiment plus acceptable la célébration d’un signe exprimant un vague sentiment communautaire. »

Source : Le Salon Beige

Traduction personnelle d’un article de Gregor Kollmorgen du blog New Liturgical Movement.

Benoît XVI célébre la Messe ad orientem

Aujourd’hui, le Saint-Père a célébré la Messe avec les membres de la Commission théologique internationale, qui a son assemblée annuelle en ce moment. La messe a été dite dans la Chapelle Pauline du Palais apostolique, ré-inauguré en juillet, après un travail de restauration de grande envergure qui comprenait un repositionnement de l’autel, afin que la messe puisse être célébrée versus populum et versus Deum / ad orientem.

Aujourd’hui, le Pape Benoît XVI a lui-même profité de cette nouvelle possibilité et a célébré la Messe ad orientem. Il s’agit, autant que je sache, de la première fois que le Saint-Père célèbre la messe en public dans la posture traditionnelle sur un autel autoportant qui permet les deux formes de la célébration.

Le pape Benoît XVI envoie ainsi un signal important, en soulignant que cette orientation liturgique est licite – et même encouragée – et pas seulement avec des autels qui sont fixés au mur ou un retable, et qui ne permettent donc pas l’autre forme de célébration, mais avec n’importe quel autel où cela est matériellement possible.

Note de moi-même : La Messe ad orientem n’est pas nécessairement la messe Tridentine (forme extraordinaire). Le nouvel Ordo Missae de 1969 permet la célébration de la Sainte Messe versus Deum. Sa Sainteté a célébré la Messe sous la forme ordinaire (Paul VI) ad orientem.

Rassemblement annulé !

Plus d’informations sur facebook.

Mercredi 25 novembre 2009 Un quotidien italien dresse le bilan des diocèses de France. On regrettera l’utilisation impropre du terme « schisme ».

Extraits d’un article de Paolo Rodari, paru dans le quotidien italien Il Foglio, le vendredi 13 novembre 2009 et intitulé « L’Église de France perd de son influence au Vatican et des séminaristes dans ses diocèses » :

« Les statistiques 2008 sont éloquentes (celles de 2009 sont attendus dans les prochaines semaines) : les prêtres diocésains ne sont plus que 15 000 et leur âge moyen dépasse 75 ans. Contre une centaine de prêtres qui sont ordonnés chaque année, 900 meurent ou quittent les ordres. Dans certains diocèses, les paroisses sont regroupées en « ensembles pastoraux », où il arrive qu’un seul prêtre desserve dix, vingt, voire quarante églises. Il y a des diocèses qui d’ici dix ans, n’auront pas plus de dix prêtres en activité.

Le chiffre le plus inquiétant est celui des séminaristes: de 4 536 en 1966, ils ne sont guère plus de 500 aujourd’hui. Des diocèse comme Pamiers, Belfort, Agen, Perpignan n’ont plus de vocations. Les ordinations sont très peu nombreuses : depuis Vatican II, le nombre a chuté de façon alarmante : 825 prêtres ordonnés en 1956, environ 90 en 2008. Même Paris est à l’unisson des autres diocèses. Dans les années 80-90, Paris était considéré comme une exception dans le paysage français : une Église prospère, un séminaire florissant, des finances en excédent. C’étaient les dernières heures de la grandeur, celles de l’axe-Wojtyla Lustiger qui voyait fleurir les vocations. Le clergé parisien était nombreux et jeune. Aujourd’hui – selon les données 2008 -, Paris compte environ 50 séminaristes pour une dizaine d’ordinations chaque année (sept sont prévues en 2010).

Du point de vue des fidèles, la situation n’est guère meilleure. Le déclin de la pratique religieuse, considérable dans les années 70, se poursuit inexorablement. Les pratiquants sont une infime minorité (4% si « pratiquer » c’est aller à l’église une fois par mois) d’âge relativement mûr. Résistent – et c’est là un fait qui donne matière à réflexion – les mouvements comme l’Emmanuel, les Frères de Saint-Jean ou la Communauté Saint-Martin et, surtout, les groupes traditionalistes. Aujourd’hui, environ un tiers du total des séminaristes français est d’ores et déjà issu de ces communautés. Avec 388 lieux de culte dominical, soit plus de quatre par diocèse, la sensibilité tridentine fait sentir son poids. Elle a profité, paradoxalement, d’une certaine interprétation «laxiste» du Concile. Face à une Église trop ouverte aux sirènes du monde, s’en est créé de fait une autre qui n’a jamais voulu accepter cette sécularisation. Et aujourd’hui, c’est précisément cette dernière Église – celle que l’on appelle traditionaliste – qui représente une espérance. Et il ne s’agit pas de l’Église lefebvriste car elle n’a rien à voir avec le schisme d’Écône. Née dans l’Église catholique, elle tient à demeurer dans l’Église catholique nonobstant sa sensibilité propre. En 2008, les séminaristes de ces communautés étaient 160, soit plus ou moins un tiers du nombre total de séminaristes diocésains. Et les effectifs sont en augmentation.

Ce sont des données qui font réfléchir, et peuvent parfois même inquiéter. De fait, les sentiments sont partagés au sein des évêques français réunis à Lourdes pour leur assemblée générale. Eux, les évêques français, ont été (pour la plupart) parmi les opposants les plus résolus du Motu Proprio « Summorum Pontificum ». Elles, les communautés traditionalistes, l’ont accueilli avec joie, parce qu’il les a renforcées dans ce qu’elles sont : une partie de l’Église catholique. Et, tôt ou tard, chiffres à l’appui, l’épiscopat devra leur en donner acte. »

Suite à la brillante initiative de SYLM l’état des lieux du royalisme en France a été dressé.

« L’état des lieux du royalisme en France n’avait pas été dressé depuis vingt ans… c’est fait.
Ce n’est pas le bébé d’un mouvement ou d’un autre ni dirigé contre un mouvement ou un autre… mais un travail objectif engagé et effectué par SYLM afin de mieux percevoir ce que sont et ce que veulent les royalistes au XXIe siècle. » (extrait du communiqué de SYLM)

Pour commander la publication, c’est ici, pour en savoir plus, c’est là.

La suppression obstinée, par l’épiscopat français, des fêtes patronales de la France, est compensée, dans le Missel des dimanches, par l’arrivée en masse de fêtes que l’on n’avait jamais vues, avant la messe en français, s’introduire parmi les célébrations catholiques. Nous lisons dans ce « missel » :

Le 29 novembre 2009 : « Dans la communauté musulmane, Aid al Kabir, fête du sacrifice du bélier qu’Abraham a immolé en remplacement de son fils. »

Du 12 au 19 décembre : « Fête juive de Hanoukkah commémorant la victoire des Maccabées et la nouvelle dédicace de l’autel du temple de Jérusalem après sa profanation par les Grecs en 160 avant notre ère. »

Le 18 décembre : « Fête du nouvel an pour la communauté musulmane. »

Le 27 février 2010 : « Fête juive de Pourrim où la communauté fait mémoire du jeûne d’Esther, lorsque le peuple a été libéré du projet d’extermination des juifs exilés en Perse. »

Page 192 : « Il y a quatorze siècles, en 610, Mahomet, alors simple caravanier, commença à prêcher pour ramener le peuple de La Mecque à la religion du Dieu unique et lui enseigner la soumission à la volonté divine. »

Le 21 mars : « Collecte des dons pour le CCFD. »

Le 19 mai : « Fête juive de Chavouot, fête des moissons et du don de la Loi. »

Le 12 août « commence pour les musulmans le mois de jeûne du Ramadan ».

Le 18 septembre « la communauté juive célèbre le grand pardon, Yom Kippour, le jour le plus solennel de l’année, consacré à l’expiation des péchés ».

Du 23 septembre au 1er octobre, « dans la communauté juive, fête de Soukkot ou des Tentes, commémorant le séjour au désert lors de l’Exode ».

Dernier dimanche d’octobre : « Fête de la Réformation. »

Ce n’est plus un missel.

Un missel, dit le Littré, est le « livre ecclésiastique qui contient les messes propres aux différents jours et fêtes de l’année ». Selon le Grand Larousse, c’est le « livre qui contient les prières de la messe ». Selon le Grand et le Petit Robert, il s’agit bien du « livre liturgique qui contient les prières et les lectures nécessaires à la célébration de la messe pour l’année entière ». Et si l’on trouve ces références sémantiques trop exclusivement profanes, interrogeons le Dictionnaire de la foi chrétienne publié par les très catholiques Editions du Cerf, il confirme que le missel est bien un « livre liturgique contenant les textes et les rubriques pour la célébration de la messe ».

Je laisse à de plus savants le soin de décider quelle qualification juridique et morale mérite donc le (soi-disant) Missel des dimanches 2010 : « abus de confiance » ? « tromperie sur la marchandise » ? ou quelque autre ? En tout cas le fait est là : ce prétendu missel contient aussi d’autres choses que les « textes et rubriques pour la célébration de la messe ». Il serait plus honnête de lui donner désormais un autre titre que celui de « missel ». Simple suggestion à l’adresse de Mgr Robert Le Gall.

Aux plus savants je laisse aussi la charge d’examiner si les insuffisances théologiques de cette messe modernissime ont été réellement corrigées. Limitons-nous ici à quelques-unes des observations qui peuvent sauter aux yeux du simple laïc.

Par exemple, page 65, nous apprenons que dans la messe en français, ce sont « les fidèles qui vont donner la communion », sans aucune mention des supposées « circonstances exceptionnelles » qui avaient naguère servi de prétexte (provisoire) pour introduire cette communion laïcisée. Elle est devenue le rite ordinaire et obligatoire de la messe en français.

On remarquera aussi la suppression obstinée du « consubstantiel » dans le Credo. Cette suppression dans la messe en français est antérieure de plusieurs années à la promulgation d’une messe nouvelle par Paul VI : par quoi l’on voit qu’en France, le vrai problème n’est pas purement et simplement celui de la messe de Paul VI, mais en outre et surtout celui d’une messe particulière, et particulièrement inacceptable : la messe en français, la messe de notre épiscopat, à nulle autre pareille.

JEAN MADIRAN

Article extrait de Présent n° 6968 du samedi 14 novembre 2009

Source : La Porte Latine

Des hommes à l’âme vile,
Chassant le sceptre et la croix,
Ont imposé dans nos villes
Le reniement de la loi
Mais pour que toujours sur terre
reste un point de ralliement
D’âge en âge sont fidèles
les hommes de notre sang.

Fidèles aux voix de l’âme,
des bois, du roc et du sang
Fidèles à la vraie flamme,
Fidèles à leurs enfants
Lorsqu’a chanté la chouette,
à l’ombre de nos halliers
Ils sont partis pour la quête
du Graal et du chevalier

Les ennemis de la Messe
ont bafoué la raison
Semé le doute, la détresse
au cœur de nos maisons
Ils ont traqué les bons Pères,
voulu souiller nos enfants,
Mais le cœur des âmes fières,
triomphera dans le vent.

Quand les autres trahiront,
camarades soyons fidèles
Défendons la Tradition,
luttons pour la France nouvelle
Vrais héritiers des nobles Francs,
fidèles à Dieu et au roy
La lutte de nos descendants
emplit nos esprits de joie.

Source : Ici